La chute en 1453 de cette « deuxième Rome », phare du christianisme orthodoxe, est considérée par les historiens comme l’acte de décès de l’Empire byzantin et l’acte de naissance de l’Empire ottoman. Même si le sultanat ottoman était maître de la Turquie d’Europe et d’Orient depuis alors plus d’un siècle, la date a longtemps été considérée comme la césure entre les périodes médiévale et moderne. Cette rupture des temps est un aussi un partage des espaces : désormais l’Orient et l’Occident semblent ne plus se comprendre tout en ayant irrémédiablement besoin l’un de l’autre. Mais cette cassure dans l’histoire est-elle aussi évidente et définitive qu’on veut bien nous le dire ?