“Nous sommes contre les ingérences dans les conflits intérieurs et les changements de gouvernement.” Ce credo de la diplomatie russe va longtemps servir à Vladimir Poutine pour défendre ses alliés contre vents et marées. Au début du printemps arabe, Poutine fait obstacle à une intervention de l’ONU en Libye projetant de mettre un terme aux massacres orchestrés par Kadhafi. En Syrie, malgré les pressions, il manifeste son soutien à Bachar el-Assad, prenant exemple sur la Libye, plongée dans le chaos après la chute de son leader. En 2015, au mépris de ce qu’il professait jusque-là et profitant de l’indécision de l’administration Obama, l’autocrate du Kremlin décide d'envoyer des forces russes, notamment aériennes, en Syrie. Il intervient ainsi pour la première fois ouvertement à l’étranger. Ce nouveau test grandeur nature lui confirme que personne ne se risquera à l’affronter directement. Il laisse se déliter notamment son amitié naissante avec le Britannique David Cameron.